
TECHNICIEN.NES SUPERIEUR.ES DU SON D'ICI : STOP AU DOUBLE LANGAGE !
Les technicien.nes supérieur.es du son du réseau sont épuisé.es. Rien à voir avec un automne gris et humide, leur fatigue est morale. Comment ne pas l’être lorsque l'on subit de multiples tergiversations de la part de sa hiérarchie ? Déjà miné.es par les menaces sur l’avenir, comme tous les salarié.es de Radio France, ils.elles doivent faire face à des stratégies incompréhensibles, accompagnées de discours tour à tour rassurants ou menaçants.
Tout cela génère un sentiment d’insécurité sur le contenu du travail alimenté par d’incessantes réformes :
- Expérimenter en permanence de nouvelles organisations de travail, c’est fragiliser des professionnel.les dans leur équilibre vie personnel/vie privée déjà contraint par la modulation au quotidien
- Automatiser les antennes en masse, c’est dénier la plus-value des technicien.nes
- Prioriser le contenu web au détriment de l’antenne, c’est dévaloriser les métiers de la production et faire peser un risque sur la pérennité des postes
- Annoncer des suppressions de postes dans des équipes si déjà réduites, c’est déconsidérer un métier qui se sent de moins en moins utile
- Supprimer des activités, et donc des compétences, c’est affaiblir la polyvalence qui caractérise les technicien.nes de locale
- Introduire subrepticement une nouvelle compétence, sans négociation, sans reconnaissance financière ni concertation, c’est créer des tensions dans les équipes entre les partisans de la vidéo et celles et ceux qui souhaitent voir les choses cadrées et encadrées
Enfin, stopper brutalement les initiatives locales sur la vidéo, tout en faisant porter la responsabilité sur les organisations syndicales, c’est incontestablement se rendre responsable d’une provocation, à l’aide d’un mensonge éhonté, et prendre le risque d’une flambée de colère dangereuse.
La direction technique, pratiquant un double-langage permanent, a perdu la confiance des équipes. Comment la croire lorsque qu’elle parle de "bore-out "tout en supprimant des activités importantes comme les extérieurs et les prises de son ?
Comment la croire lorsqu’elle intime l’ordre de pratiquer à tout crin la vidéo et qu’elle fait marche arrière quelques mois plus tard ?
Dans ce marasme ambiant émerge malgré tout une bonne nouvelle : le socle commun de compétences comprenant les prises de son et les extérieurs est désormais à nouveau reconnu et maintenu. Gageons que la mobilisation sociale des technicien.nes n’y est pas étrangère...
Face aux contradictions et incohérences de la direction du réseau ICI, nous demandons donc :
- Une ligne claire sur l'évolution du métier de technicien du son et le maintien des effectifs
- Un seul discours de la direction quel que soit l'interlocuteur.trice
- La défense du métier de technicien.nes son avec ses spécificités pour ceux qui sont en station locale
- La reconnaissance de l'acquisition des spécificités vidéos
- Une concertation large avec ces professionnel.les du son sur l'avenir de leur métier
- Une véritable négociation pour sortir du moratoire
Les groupes de travail sur les grilles doivent être l'occasion d'amorcer un véritable dialogue. Il est urgent que la direction prenne la mesure des enjeux sur les RPS pour cette population en souffrance.
Paris le 3 novembre 2025

